L’itinérance est un « Voyage ». Il y a quarante ans cela s’appelait de la grande randonnée. Aujourd’hui on parle d’itinérance ou de « trek ». Qu’importe le nom que vous lui donnez, l’essentiel n’est pas là.
L’important c’est bien d’en faire un Voyage. Encore faut-il s’entendre sur ce que l’on entend par « voyage » et « chemin ».
Il ne s’agit pas simplement d’aller d’un endroit vers un autre avec des étapes précises et une organisation donnée. Nous serions plutôt dans une démarche à la recherche d’un ailleurs où nous serions à la fois l’acteur et la finalité, en tout cas, jamais le consommateur.
Le chemin doit être beau, varié, riche et permettre la découverte d’espaces ou d’univers nouveaux et de belles rencontres.
Il s’agit d’une immersion plus ou moins longue pour connaître une région à travers ses espaces naturels ou bien la découverte du patrimoine ou son histoire et ses habitants grâce la culture par exemple.
D’autres l’intégreront dans une démarche philosophique et spirituelle. Chacun, alors, sera libre d’y associer ses croyances. Certains se transformeront en pèlerin avec ses espérances, sa quête de sens. D’autres suivront simplement leurs rêves. Mais au fond, chacun recherche sans doute un peu la même chose.
Il y a aussi ceux qui souhaitent réaliser une performance sportive, si c’est cet aspect de l’aventure qui les motive le plus. Parfois cela ira jusqu’au trail pour les plus entraînés.
Dans tous les cas, c’est une source intense de découvertes, de connaissances, de rencontres avec les autres et avec soi-même. Chacun suit son chemin. L’important encore une fois est de savoir ce que l’on veut faire et de se préparer en conséquence.
Un voyage c’est avant tout sortir de son milieu habituel pour découvrir autre chose, changer de mode de vie, de rythme, de logement. L’espoir est d’en revenir parfois différent, toujours plus riche. Ce peut être l’occasion d’explorer une partie du monde, parfois lointaine, mais qui peut être aussi tout près de chez soi.
Voyager c’est peut-être tout simplement se rendre « disponible » pour autre chose et pour une confrontation à l’inconnu.
La rupture avec la vie quotidienne peut demander un certain temps. Pour l’itinérance et par expérience, il faudra bien compter 3 ou 4 jours pour lâcher prise. Le temps d’évacuer le stress, les réflexes quotidiens, les préoccupations de la vie courante, changer de rythme et se rendre disponible à nouveau.
Ensuite, disons au-delà de 10 jours, vous entrerez dans un autre monde. Le corps s’est fortifié et demande spontanément l’effort. Vous avez déjà oublié le superflu pour vous concentrer sur l’« essentiel ». Enfin vous avez retrouvé votre liberté.
Avec l’expérience, ce délai se raccourcit. Votre corps et votre esprit se rappellent et retrouvent plus rapidement leur disponibilité.
Si vous voulez réussir votre itinérance vous devez bien préparer votre projet et cela commence par savoir où vous voulez aller et, au mieux, pourquoi.
La première chose est de définir le projet ; choisir un lieu ou un espace et définir les motivations : sportives, culturelles ou bien humanitaires ; ce peut être la découverte d’un pays ou d’une région à travers son histoire, ou sa gastronomie. Ce peut être et c’est généralement un mélange bien dosé de tout cela.
Votre temps de marche devra être adapté à votre niveau. Des temps de découverte peuvent être prévus, de même que les temps de repos, et de convivialité autour des repas. Vous pouvez varier les plaisirs mais sans tomber dans la surabondance et la suractivité. Vous êtes là pour vivre pas pour consommer.
L’itinérance s’inscrit, nous l’avons vu, sur un temps long, contrairement à la randonnée classique: 4, 5 jours minimum et ensuite sans limite, 10 jours, un mois ou deux ou plus encore. Si vous envisagez la VIA BURGUNDIA en totalité, vous devez prévoir entre trois et quatre semaines.
Souvent le long des chemins, les gens que l’on croise nous posent la question. La différence est à la fois fondamentale ou dérisoire.
A priori on pourrait considérer que le pèlerin construit sa randonnée dans un but déterminé ; aller à un point donné chargé de symbolique, que ce soit Rome ou Saint Jacques de Compostelle, par exemple, dans une quête spirituelle. On pourrait y voir un devoir, une dévotion ou la recherche d’une rédemption.
Le randonneur, lui, devrait moins se soucier du but : l’essentiel est de marcher, d’être au milieu de la nature, de regarder et de vivre chaque instant avec gourmandise et simplicité.
En fait, chaque Itinérant construit son rêve et son voyage et il se définit en fonction de celui-ci. Il y a les sportifs de la randonnée qui cherchent la performance et collectionnent les randonnées.
D’autres se définissent comme pèlerins et sont obsédés par le but. Ils se lancent sur les routes avec un seul objectif : arriver. On les retrouve sur les routes nationales fonçant sans se retourner. Bien sûr, ceci est une caricature même si cela peut exister. La majorité des pèlerins sont des randonneurs comme les autres et beaucoup de randonneurs intègrent une dimension philosophique et spirituelle dans leur pratique, qu’importe la destination.
N’oublions pas que le pèlerin fantasmé du moyen-âge n’était pas nécessairement celui que l’on imagine aujourd’hui. À cette époque les gens vivaient dans un monde extrêmement contraint. Le paysan était souvent un serf, autrement dit, il appartenait à un seigneur, un féodal. Il pouvait être libre en devenant commerçant ou artisan mais il était alors soumis aux règles parfois strictes d’ordres professionnels.
L’espace politique était très restreint et réservé à quelques bourgeois. La liberté religieuse n’était, bien souvent, pas à l’ordre du jour.
Pour trouver des espaces de liberté il y avait le commerce pour voyager de villes en villes, l’armée pour voyager mais avec d’autres contraintes mais il y avait aussi le vagabondage et le pèlerinage.
Se définir comme pèlerin était assez confortable. Vous aviez la liberté d’aller où vous souhaitiez. On accordait le gîte (souvent dans les églises elles-mêmes) et le couvert à ceux qui se définissaient ainsi. Enfin, vous aviez un statut plutôt valorisant.
Il y avait beaucoup des pèlerins de conviction qui cherchaient leur salut mais sans doute une proportion non négligeable de « pèlerins d’opportunité » qui aspiraient à la liberté avant tout. Dans quelle proportion ? Nous ne le savons pas et il n’y a pas de statistiques sur cette réalité.
Pensez aux pèlerins qui vont à la Mecque ou qui vont à Compostelle. C’est ou c’était souvent le seul voyage de leur vie. C’est quand-même un bon prétexte quelles qu’en soient les motivations profondes.
Vous pouvez vous-même vous poser la question de savoir ce que vous cherchez dans l’itinérance. Les rayons des librairies sont remplis de témoignages souvent remarquables ; l’important c’est de savoir pourquoi vous le faites et si possible sans se mentir.
Vous pouvez par exemple lire « Chemins » d’Axel KAHN, les livres de David LE BRETON ou encore dans un registre très différent WIDL de Chery STRAYED et tant d’autres livres remarquables pour vous faire une idée.
Vous avez le « risque » aussi que la réponse ne soit pas la même au début de votre randonnée qu’à la fin de celle-ci si c’est la première fois que vous voyagez de cette manière. Ce ne sera sans doute pas non plus la même au début de votre vie ou de votre pratique ou bien après quelques années de pratique ou bien à l’automne de votre vie.
Le plus simple est de faire l’expérience et de réfléchir pendant votre parcours. Vous y verrez plus clair ensuite.
La VIA BURGUNDIA, dédiée à la Bourgogne éternelle, est faite pour cela avec l’ambition de faire voyager dans les temps les plus anciens de notre histoire.
Le seul bon chemin, à mon sens, est celui de votre propre liberté et de votre libre arbitre.
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